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Devenir indépendant : comment créer son entreprise ?

Vous avez décidé de lancer votre propre activité, mais vous ne savez pas par où commencer. Découvrez toutes les démarches à effectuer pour devenir indépendant et créer votre entreprise.
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Ces dernières années, la digitalisation des métiers, la démocratisation du télétravail et la simplification des démarches administratives ont conduit de plus en plus de professionnels à se lancer en tant qu’indépendants. Fin 2021 en France, on comptait plus de 4,1 millions d’indépendants, un chiffre en hausse de 145 % sur les dix dernières années. Vous avez de plus en plus envie de quitter le monde du salariat pour exercer votre propre activité en toute autonomie, mais vous vous questionnez. Quel statut choisir ? Quels avantages et inconvénients ? Quelles sont les démarches à effectuer pour devenir indépendant et créer son entreprise ? Nous faisons le point dans cet article.

Devenir indépendant : comment créer son entreprise ?



Les bonnes questions à se poser avant de devenir indépendant

De plus en plus de travailleurs sont à la recherche de sens, d’autonomie et d’équilibre dans le domaine professionnel. C’est pourquoi le travail indépendant a le vent en poupe : devenir son propre patron, travailler d’où on veut quand on veut en toute liberté, n’avoir de comptes à rendre à personne… Sans parler de la fierté personnelle que l’on peut ressentir quand on ne doit sa réussite qu’à soi-même.

Mais se lancer en tant qu’indépendant n’est pas sans conséquence. Voici quelques questions à vous poser pour savoir si vous êtes prêt à franchir le cap.

Quelle activité vais-je exercer en tant qu’indépendant ?

La première question à vous poser est : quelle activité souhaitez-vous développer ? Il existe autant de possibilités que de statuts juridiques.

Il vous faudra avant tout définir si vous souhaitez proposer une activité de services ou de produits. Si vous souhaitez vous entourer d’associés, embaucher des salariés, ou rester seul.

Si l’idée de travailler ailleurs que chez vous vous séduit et que vous avez un certain sens des affaires, vous pouvez songer à ouvrir un commerce ou une franchise.

Si pour travailler, il vous suffit d’avoir un ordinateur, il y a tout un tas d’activités que vous pouvez exercer en freelance, notamment grâce à l’émergence des métiers du digital et de l’e-commerce.

Combien dois-je investir dans mon activité d’indépendant ?

Si vous ouvrez un commerce, l’investissement à prévoir ne sera pas le même que si vous décidez de travailler seul, derrière votre ordinateur. Location d’un local, achat et conservation du stock, rédaction des statuts, comptabilité, droit d’accès s’il s’agit d’une franchise, etc. Il faudra bien vous renseigner en amont et définir un plan de financement pour comprendre combien vous aurez besoin d’investir dans votre société.

Si vous optez pour un statut d’auto-entrepreneur et que vous exercez votre activité seul, les frais sont réduits. Il vous faudra tout de même songer à investir dans du bon matériel de travail et, si besoin, à vous faire accompagner sur certains aspects du métier (par exemple, la comptabilité).

Quelle que soit votre activité, l’instabilité des revenus est à prendre en compte. Vous ne recevez plus votre salaire fixe tous les mois comme un salarié. Votre chiffre d’affaires va fluctuer et vous pouvez mettre un certain temps avant d’être rentable.




Suis-je prêt à devenir le chef de ma propre entreprise ?

Quand on est le chef de sa propre entreprise, on doit s’occuper de tous les aspects de celle-ci. Administratif, comptabilité, communication, prospection… Un indépendant endosse une multitude de casquettes et doit être prêt à se former en continu, et à s’entourer des bonnes personnes pour déléguer les tâches dans lesquelles il se sent le moins à l’aise.

Être indépendant, c’est choisir la liberté et la flexibilité des horaires, mais ça va également de pair avec une forte charge de travail. Certains indépendants travaillent beaucoup plus pour des revenus plus bas que ceux perçus lorsqu’ils étaient salariés, surtout dans les premiers mois de lancement de l’activité.

Enfin, si vous travaillez seul depuis chez vous, le manque d’un cadre et de collègues avec qui échanger au quotidien peut vous peser. Il existe aujourd’hui de plus en plus de coworkings, d’incubateurs et de lieux d’échanges pour se retrouver entre indépendants, la plupart du temps payants.

Quel statut choisir pour se lancer en tant qu’indépendant ?

Pour déterminer le statut juridique qui vous correspond le mieux, il faudra vous questionner sur la nature de votre offre, sur le développement de votre activité, mais aussi sur le besoin de protéger votre patrimoine personnel ou non. Il peut être intéressant de monter un business plan pour vous aider.

Votre régime fiscal, vos cotisations et votre chiffre d’affaires annuel sont d’autres facteurs qui vont déterminer le statut juridique le plus adapté à votre situation.

Se lancer en tant qu’entrepreneur individuel

Beaucoup d’entrepreneurs qui proposent des prestations de service se lancent avec le statut de micro-entrepreneur (aussi appelé freelance). Ce statut a l’avantage d’être rapide à créer, de bénéficier d’un régime fiscal simplifié et flexible et de n’avoir aucune obligation comptable.

Le statut de micro-entrepreneur comporte néanmoins des limites : malgré des cotisations sociales assez élevées, la couverture sociale est assez faible, notamment en ce qui concerne le plan retraite. De plus, vous êtes plafonné en termes de chiffre d’affaires : à hauteur de 70 000 € par an pour les bénéfices non-commerciaux et de 170 000 € par an pour les bénéficies industriels et commerciaux.

Si vous souhaitez protéger votre patrimoine personnel, il vaut mieux opter pour le statut d’entrepreneur individuel (EI) ou bien EIRL (entreprise individuelle à responsabilité limitée). Comme pour la micro-entreprise, vous n’avez pas de capital à mettre et aucuns frais de gestion à payer. L’imposition est également appliquée sur le revenu.

Devenir le dirigeant de son activité

En tant qu’entrepreneur individuel, votre patrimoine personnel est lié à votre entreprise, puisqu’elle est créée sous la forme d’une personne physique.

Si vous souhaitez que votre patrimoine personnel ne soit pas touché (par exemple, si votre entreprise fait faillite), vous pouvez la protéger en créant une EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée). Votre activité est alors protégée sous une personne morale.

Ce statut vous permet de créer une société sans prendre d’associés. Il vous faudra par contre mettre un capital initial (le montant minimum fixé par la loi française correspond à 1 €).

Si vous envisagez de développer votre activité et d’embaucher des salariés, le statut SARL (société à responsabilité limitée) peut vous convenir. Il vous permet d’embaucher entre 1 et 100 associés. Au départ, vous devez être minimum 2 à entreprendre.

Votre responsabilité financière est à hauteur du capital (comme pour l’EURL). Quand vous créez une SARL, vous montez une entreprise dans laquelle vous vous donnerez un statut (par exemple, dirigeant ou président). C’est de votre statut que découle votre salaire.

Pour l’EURL comme la SARL, les démarches de création sont plus longues.

Quelles démarches à effectuer pour devenir entrepreneur indépendant ?

Les formalités et démarches administratives diffèrent en fonction du statut choisi. Si vous décidez de devenir entrepreneur individuel (micro-entrepreneur ou EI), la création de votre entreprise est assez rapide et vous n’avez pas de frais à payer, ni de capital à apporter.

Vous pouvez créer votre micro-entreprise (autrefois appelée « auto-entreprise ») gratuitement et en quelques clics via le site de l’URSSAF. Pour votre EI, il vous faudra demander votre immatriculation en tant que personne physique auprès du centre de formalités des entreprises. Celui-ci est défini en fonction de votre localisation et de la nature de votre activité.

Si vous souhaitez diriger une entreprise et vous associer à d’autres personnes, les démarches sont plus longues. Vous devez entre autres :

  • prévoir la rédaction des statuts et les déclarer au centre des impôts ;
  • prévoir votre immatriculation au Registre du commerce et des sociétés (RCS) ;
  • publier une annonce dans le journal des annonces légales ;
  • déclarer tous les ans vos comptes sociaux au greffe du Tribunal du Commerce.

Ces démarches peuvent parfois s’avérer compliquées. N’hésitez pas à vous faire accompagner par des experts compétents (comptables, avocats, etc.) qui sauront vous conseiller au mieux en fonction de la nature de votre activité.

 

Pour rompre l’isolement, les travailleurs indépendants peuvent rejoindre un collectif de freelances, collaborer avec d’autres auto-entrepreneurs, travailler dans des espaces de coworking et assister à des événements professionnels. Il est aussi important de bien équilibrer vie professionnelle et vie personnelle.

Depuis la loi Pinel du 1er janvier 2016, les deux régimes ont fusionné. Les termes « auto-entrepreneur » et « micro-entrepreneur » se réfèrent à la même notion.

En tant qu’auto-entrepreneur, vous pouvez embaucher un salarié, mais ce n’est pas vraiment avantageux, parce que vous ne pouvez pas faire de déduction sur votre chiffre d’affaires. Si vous avez besoin de prendre un salarié, il est peut-être temps de changer de régime.