Mères isolées : à quelles aides avez-vous droit ?
Les familles monoparentales, dont la majorité sont composées de mères célibataires, font face à des défis spécifiques : précarité financière, difficultés d’accès au logement, isolement. Pour soutenir ces parents, de nombreuses aides existent. Voici un panorama complet des dispositifs auxquels vous pouvez prétendre si vous êtes mère isolée, ainsi que les démarches à suivre pour les obtenir.

Aides pour épauler une mère isolée au quotidien
Pension alimentaire et allocation de soutien familial
Réussir à percevoir une pension alimentaire peut se révéler très difficile pour certains parents isolés. Et c’est souvent l’absence de versement qui fait basculer les familles monoparentales dans la pauvreté. La CAF a donc pour mission d’aider les parents solos à toucher cette pension. Elle a développé un service d’intermédiation financière qui sécurise le paiement de la pension alimentaire, réduit la charge mentale et prévient les conflits avec l’ex-conjoint.
En l’absence de versement de pension alimentaire, la CAF (ou la MSA) propose l’allocation de soutien familial (ASF). Si vous élevez seule votre enfant, vous avez droit à 199,19 euros par mois. Pour être éligible, vous devez vivre seule, résider en France et avoir au moins un enfant à charge dont l’autre parent ne s’occupe plus depuis au moins un mois ou verse une pension alimentaire de moins de 199,19 euros.
RSA parent isolé
Les familles monoparentales peuvent prétendre, sous certaines conditions, au revenu de solidarité active (RSA). Cette aide est prévue pour les parents ne vivant pas en couple et ayant un ou plusieurs enfants à charge. Les femmes enceintes seules peuvent également demander à en bénéficier.
Aides au logement
Disposant de moins de ressources, une mère isolée peut demander des allocations pour ne pas s’inquiéter du paiement de leur loyer. Trois aides (non cumulables) existent : l’aide personnalisée au logement (Apl), l’allocation de logement familiale (Alf) et l’allocation de logement sociale (Als).
Le montant perçu dépend des ressources, du montant du loyer, du nombre d’enfants ou personnes à charge et du lieu de résidence. N’hésitez pas à faire une simulation pour évaluer vos droits.
Prestation d’accueil du jeune enfant (Paje)
La prestation d’accueil du jeune enfant inclut en fait quatre aides. Les montants varient en fonction de vos ressources.
- La prime à la naissance fait l’objet d’un seul versement pendant le septième mois de grossesse et la prime à l’adoption au moment de l’arrivée de l’enfant dans votre foyer.
- Vous recevez l’allocation de base dans le mois suivant l’arrivée de l’enfant et jusqu’à ses trois ans. Pour une adoption, l’aide est versée pendant au moins un an, dans la limite du 20e anniversaire de l’enfant.
- La PreParE vous permet de cesser ou réduire votre activité professionnelle afin d’élever votre enfant.
- Le complément de libre choix de mode de garde (Cmg) vous permet quant à lui d’obtenir une aide financière pour faire garder votre enfant par une assistante maternelle, une entreprise de garde à domicile ou une micro-crèche. Cette aide est importante pour les mères célibataires, car ayant moins de ressources, elles ont moins facilement accès aux services d’assistantes maternelles et recourent plus souvent aux modes d’accueil collectif ou aux grands-parents.
Notez que, pour les parents seuls, la Paje effectue une majoration du plafond de ressources.
Pour la garde d’enfant, il existe aussi l’aide à la garde d’enfant pour parents isolés (AGEPI). Elle est versée par France Travail une seule fois pendant l’année suivant la date de votre reprise d’emploi ou du début de votre formation.
Autres coups de pouce ponctuels pour une mère isolée
Si vous êtes seule avec un ou plusieurs enfants, vous pourrez peut-être recevoir la prime de Noël. Pour une personne isolée avec un enfant, par exemple, son montant est de 228,68 euros (décembre 2024).
Du côté des impôts, si vous êtes mère célibataire et élevez un ou plusieurs enfants, vous avez droit à une demi-part supplémentaire dans le calcul de votre impôt sur le revenu. Il vous suffit de cocher la case T (parent isolé) sur votre déclaration.
Si vous rencontrez des problèmes financiers ponctuels, vous pouvez vous adresser à la CAF pour obtenir des subventions non remboursables ou des prêts à taux zéro pour acheter des appareils électroménagers, des équipements de puériculture, des meubles ou du matériel informatique. Selon les régions, ils sont appelés prêt ménager-immobilier ou prêt équipement. Contactez votre CAF pour en savoir plus.

Aides spécifiques à l’éducation et l’épanouissement des enfants
Allocation de rentrée scolaire
L’allocation de rentrée scolaire (ARS) est destinée aux familles comptant des enfants ayant entre 6 et 18 ans qui sont scolarisés, en apprentissage ou qui fréquentent un établissement d’accueil spécialisé. Elle vous permet de payer les frais liés à la rentrée scolaire de vos enfants. Cette aide est versée une fois juste avant la rentrée, en août.
Aides aux vacances
Parce que passer des moments de détente et construire des souvenirs avec votre enfant est important, des aides aux vacances sont disponibles. La CAF en prévoit deux types : l’aide aux vacances familiales (Avf) et l’aide aux vacances enfants (Ave). Une aide supplémentaire pour le transport peut également être attribuée. Pour y prétendre, vous n’avez rien à faire, la CAF vous enverra un SMS indiquant les modalités. Si vous n’êtes pas encore allocataire, vous devrez peut-être contacter votre CAF pour demander cette aide.
Aides pour les parents ou enfants en situation de handicap
Que vous soyez en situation de handicap ou bien qu’il s’agisse de votre enfant, différentes aides ont été créées pour vous soutenir et permettre à votre enfant de bien grandir :
- l’allocation aux adultes handicapés (Aah) ;
- l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (Aeeh) ;
- l’allocation journalière de présence parentale (Ajpp) ;
- les aides financières de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).
Certains dispositifs spécifiques facilitent le départ en vacances des enfants handicapés, tels que le réseau Passerelle, APF Évasion, le réseau Vacances répit familles et les villages vacances de l’association de vacances de la Mutualité Agricole (AVMA).
Aides non financières pour une maman seule
Une mère isolée n’a pas seulement besoin d’aides financières, elle a aussi besoin d’être accompagnée et soutenue.
Si vos revenus vous empêchent de manger à votre faim, vous pouvez vous tourner vers les associations, comme les Restos du Cœur ou la Croix-Rouge pour obtenir un repas. Il n’y a pas de honte à avoir et ce sera peut-être le coup de pouce dont vous avez besoin pour rebondir.
Pour apprendre à prendre soin de votre enfant, demander conseil ou même préparer l’arrivée de votre enfant, vous pouvez vous rendre dans un lieu d’accueil enfant-parent (LAEP). Cet espace de jeu et de discussion permet la rencontre entre parents, entre enfants et avec des professionnels à l’écoute.
Les points Info Famille vous informent également et répondent à vos questions concernant l’enfance, la santé, le logement.
Pour obtenir un soutien et permettre à votre enfant d’élargir son cercle social, vous pouvez recourir au parrainage de proximité. Le parrain vous accompagne de manière totalement bénévole.

Quelques chiffres pour comprendre la situation des mères isolées
La monoparentalité a fortement progressé en France au cours des dernières décennies. En 2023, près d’une famille sur quatre est monoparentale, contre une sur dix dans les années 1970. Parmi ces familles, 82 % sont composées d’une maman seule avec ses enfants, soit plus de 1,5 million de femmes élevant seules leur(s) enfant(s). Environ 23 % des enfants mineurs vivent aujourd’hui dans une famille monoparentale.
La précarité touche particulièrement ces familles : un tiers des mères célibataires vivent sous le seuil de pauvreté, contre moins de 15 % dans la population générale. Leur revenu annuel moyen est nettement inférieur à celui des couples avec enfants (13 630 euros contre 19 920 euros).
Les enfants élevés par une mère isolée sont également plus exposés à la pauvreté : en 2018, 45 % d’entre eux vivaient sous le seuil de pauvreté, contre 22 % pour ceux vivant avec leur père seul. Par ailleurs, seules 25 % des mères isolées sont propriétaires de leur logement, alors que près de 45 % sont locataires dans le secteur social. Enfin, la situation professionnelle des mères célibataires est plus fragile : 67 % d’entre elles travaillent, contre 81 % des pères isolés, et elles occupent plus souvent des emplois précaires ou à temps partiel subi.
Sélectionnez la MDPH de votre lieu de résidence sur le site dédié et vous trouverez les coordonnées pour la contacter.
En tant que mère isolée, vous avez peut-être droit à l’AGEPI (aide à la garde d’enfants pour parents isolés). Pour en savoir plus, consultez notre article sur cette aide pensée pour les parents solo.

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