Salariées : pouvez-vous interrompre votre congé parental pour un congé maternité ?
Vous attendez un heureux événement ? Félicitations ! Au-delà des préparatifs liés à l’arrivée de bébé, vous devez informer votre employeur de votre grossesse afin d’organiser votre congé maternité. En tant que maman d’un enfant que vous gardez à la maison, vous vous demandez s’il est possible d’interrompre votre congé parental pour un congé maternité ? La réponse est oui : les salariées enceintes peuvent y mettre fin de façon anticipée en vue d’une nouvelle naissance.

Congé maternité et congé parental : quelle différence ?
Ces 2 types de congés sont souvent confondus. Pourtant, ils sont tout à fait différents, et ne remplissent pas le même objectif. Un bref rappel s’impose.
Le congé maternité, un droit pour le repos des femmes enceintes salariées
Le congé maternité est un droit accordé aux salariées enceintes afin de leur permettre de se reposer avant et après l’accouchement. Son but : protéger la santé de la mère et du bébé, tout en garantissant une continuité du contrat de travail et de la rémunération sous forme d’indemnités journalières versées par la Sécurité sociale.
Le congé maternité est obligatoire et se divise en 2 périodes :
- le congé prénatal, avant la naissance ;
- le congé postnatal, après la mise au monde du nouveau-né.
Sa durée varie en fonction du nombre d’enfants vivant au foyer et à naître. Elle est comprise entre 16 et 46 semaines.
Le congé parental d’éducation, pour s’occuper de son enfant suite à une naissance ou à une adoption
Ce dispositif facultatif s’adresse aussi bien aux mères qu’aux pères. Il consiste à mettre son travail entre parenthèses pour s’occuper de son nourrisson. Voilà pourquoi on parle de « congé parental d’éducation ». Il peut durer 3 ans au total, renouvellements inclus, et s’achève au troisième anniversaire de l’enfant (ou à l’entrée à l’école maternelle en cas de naissances multiples).
Deux situations sont possibles :
- le congé parental à temps plein : le parent stoppe complètement son activité ;
- le congé parental à temps partiel : la personne salariée réduit ses heures de travail (un minimum de 16 h par semaine est requis).
De la même façon que le congé maternité, le congé parental d’éducation permet aux travailleuses de conserver leur emploi ainsi que leur niveau de salaire lors de la reprise professionnelle.
À noter : le congé parental fait l’objet de discussions. Dès 2026, il pourrait évoluer en un « congé de naissance » plus court, mais mieux rémunéré.
Nouvelle grossesse en congé parental : est-ce possible de basculer vers un congé maternité ?
La question mérite d’être posée, car, sauf accord avec l’employeur, le congé parental ne peut pas être écourté.
Seules quelques exceptions sont autorisées par le Code du travail :
- décès de l’enfant ;
- baisse conséquente des ressources du foyer ;
- suivi d’une formation professionnelle.
L’employeur peut-il s’opposer à l’arrêt du congé parental en vue d’un accouchement ?
Dans le cas d’une femme enceinte durant le congé parental, que se passe-t-il alors ? Face à cette spécificité, la loi prévoit l’arrêt anticipé du congé parental d’éducation afin de commencer le nouveau congé maternité. Et ce, aussi bien dans le secteur privé que dans la fonction publique.
Ainsi, l’employeur n’a pas le droit de refuser l’interruption du congé parental, qu’il soit à temps plein ou à temps partiel, dès lors que les conditions sont respectées. Les salariées peuvent donc sereinement, et légalement, profiter d’une pause dans leur vie professionnelle pour accueillir leur bébé, tout en étant rémunérées.
Précision utile : il en va de même pour le papa, ou l’autre parent, qui a droit au congé de naissance et de paternité même s’il était en congé parental d’éducation.
Bon à savoir : refuser à une salariée enceinte le droit d’interrompre son congé parental pour prendre un congé maternité peut être considéré comme une discrimination fondée sur le sexe.
Les démarches pour interrompre son congé parental
Pour interrompre son congé parental et bénéficier du congé maternité, la salariée doit :
- informer l’employeur par écrit en lui faisant parvenir une lettre recommandée avec accusé de réception. Le courrier doit indiquer les dates prévues de début et de fin du congé maternité ;
- justifier de la situation en joignant un certificat rempli par la sage-femme ou le médecin qui suit la grossesse, sur lequel figure la date présumée de l’accouchement ;
- respecter les délais en envoyant à l’entreprise la lettre avec avis de réception au minimum un mois avant l’interruption du congé parental.
En parallèle, la femme enceinte salariée doit impérativement déclarer sa grossesse auprès de son organisme d’affiliation, à savoir la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) ou la Mutualité sociale agricole (MSA). La Caisse d’allocations familiales (Caf) doit également être informée. Ces deux déclarations sont à effectuer dans les 14 premières semaines de grossesse.
Fin du congé postnatal : les mères ont-elles le droit de bénéficier de plusieurs congés parentaux successifs ?
L’interruption du congé parental pour congé maternité n’a pas d’incidence négative sur les droits de la salariée.
Par conséquent, à l’issue du congé maternité, elle peut :
- reprendre son activité professionnelle ;
- demander un nouveau congé parental si elle souhaite prolonger son absence pour s’occuper de son enfant.
Il est donc possible de rencontrer le scénario suivant pour une salariée enceinte de 2 enfants rapprochés : congé maternité pour le premier bébé, congé parental d’éducation, congé maternité pour le deuxième nourrisson, second congé parental d’éducation.

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